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L’aventure d’une passion

La déchéance du château semblait irrémédiable en 1956, année extrême de sa misère mais aussi de l’espoir et de la résurrection.

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La découverte

Que restait-il cette année-là lorsque les services des Monuments Historiques acceptèrent de protéger et d’inscrire à l’Inventaire Supplémentaire l’ensemble des bâtiments ? Le portail d’entrée était mutilé, le corps de Logis transformé en ferme avait vu la salle d’honneur devenir une écurie et un grenier à foin. Une grande partie de la façade Ouest était cachée par des appentis, les portes défoncées, les meneaux cassés ou disparus. Le donjon, utilisé comme carrière de pierre, était remblayé sur un étage, des arbres poussaient à l’intérieur. L’arsenal perdait sa toiture, quant à la tour de proue, elle était vide, sans toit ni solives, totalement ruinée. Les abords n’avaient pas meilleure figure, envahis par une végétation dense et sauvage défigurant le site.

La mise en œuvre

Le travail de restauration consistait d‘abord à la mise hors d’eau puis à réparer de manière aussi peu visible que possible tout ce qui était d’origine. Avec des artisans qualifiés de la région, il est mené à bien, avec patience, année après année. La tour de Madge-Fâ fut terminée en 1959, l’arsenal en 1961, et le portail en 1963. Les pièces restaurées et meublées sont ouvertes au public au fur et à mesure de leur achèvement.

Parallèlement, il fallu dégager les extérieurs et, sur une pente très raide, construire avec les pierres d’éboulis provenant de la démolition des courtines en 1674, une succession de murgers afin de retenir la terre en contrôlant la végétation.

Le financement de cette vaste aventure a d’abord été assuré par la famille Jouffroy, qui n’a ménagé ni son temps ni sa peine, par une loterie, puis par le produit des entrées. Le public, nombreux dès 1956, a montré un intérêt particulièrement enthousiaste.

De nombreux soutiens

La participation des Monuments Historiques a été de 610 euros en 1958, 762 euros pour la restauration du Corps de Logis après l’incendie de 1968, 4 268 euros pour la couverture du Donjon, et 4 691 euros en 2002 toujours pour cette même tour et le portail. Les prix du concours “Chefs-d’oeuvres en périls” ont été de 1 524 euros la première fois et 3 811 euros la seconde.

Les journaux régionnaux ont aidé dans une très large mesure à la réussite de l’entreprise. Leur action a été déterminante pour faire aimer et connaître le monument. Ces efforts seront couronnés à deux reprises par la campagne nationale de l’O.R.T.F et de la Caisse Nationale des Monuments Historiques, “Chefs-d’œuvre en périls”, célèbre émission de Pierre de Lagarde, en 1956 et 1982.

Mais le 22 avril 1968, un terrible incendie, propagé par cent cinquante tonnes de fourrage, détruisit la presque totalité de l’aile est du château, au niveau de la cour. Du portail à l’actuelle bibliothèque il ne subsistera guère que les murs. La solidarité des habitants de Belvoir fut exemplaire et permis de sauver l’entier mobilier de la cuisine, de la salle des gardes, du poêle et de la salle de justice.

Un toit a reconstruire et un bâtiment à aménager

Après le départ du cultivateur propriétaire des trois quart de ce bâtiment il fallut se rendre acquéreur de la ruine encore fumante et penser à sa remise en état. Le financement fut assuré par la vente d’une petite maison de campagne aux pieds des Baux-de-Provence.

Déblayer, dégager les belles ouvertures murées, consolider l’existant seront les premiers actes du renouveau. La charpente sera élevée en 1969 pendant que s’effectuait par des amis bénévoles la recherche, l’achat, le tri et le transport des cent mille petites tuiles “fer de lance” anciennes nécessaires à la couverture. A l’aide de quatorze kilomètres de lattes, l’ensemble du toit était achevé l’année suivante.

La restauration des pièces d’habitation se poursuivit par la mise en place de plafonds “à la française”, de sols en carreaux de terre cuite anciens de Bourgogne et, en juillet 1973, la salle d’honneur et la bibliothèque accueillaient leurs premiers visiteurs.

Restauration de la chapelle

Le dégagement de la chapelle, commencé en 1979, permis de retrouver toutes les tailles des trois baies murées au XIXe siècle. Il ne subsistait de la porte que le montant gauche. Une fouille entreprise dans le sous-sol livra les fondations d’un mur wisigothique, les restes d’un four de poêlier de la fin du XVe siècle avec quelques carreaux de poêles en terre vernissée verte. La restauration fut achevée en 1982.

La couverture du donjon

En 1983, le détail de la couverture du Donjon est arrêté avec les services des Monuments Historiques. Après les indispensables travaux de maçonnerie, cette charpente, dessinée et taillée par Jean-François Girardot, Compagnon du Devoir sous le nom de “Franc-Comtois la fermeté”, fut élevée en quatre jours, puis, en septembre, fut posée la couverture en tavaillons d’épicéa du Haut-Doubs et l’épis de faîtage, également œuvre d’un Compagnon-couvreur. L’aménagement intérieur terminé, cette tour sera ouverte à la visite au printemps 1984.

La fin de la restauration intérieure

La couverture de la tour de proue, en tuiles “gironnées”, donnant des signes de faiblesse face aux vents parfois violents dû à son exposition particulière, fut remplacée par des tavaillons en 1986.

Enfin, la restauration complète des pièces intérieures s’acheva en 1990 par la remise en état du salon de “Madame de Marsan”, qui devenait alors la vingtième salle ouverte au public.

L’éclairage nocturne est l’œuvre du Sivom du Val de Sancey qui, depuis le printemps 2000, donne une nouvelle dimension à l‘édifice.

Remerciements

L’aménagement intérieur et le mobilier n’auraient pu être aussi complets sans l’aide et le concours des généreux donateurs que furent :

• François et Raymonde PEUGEOT, Paris.
• René et Paulette CLERC, Montbéliard
• Georges-Antoine et Alice BERNARD, Arcueil.